La Cour de Mémillon
Le Château féodal XIIè-XIIIè siècles
Un reste de château féodal est depuis longtemps utilisé comme ferme du domaine. Construit aux XIIè et XIIIè siècles, en bordure du Loir, on y accède par un pont très ancien formé de 7 arches dissemblables de style et de dimensions.
Une grande cour rectangulaire d’une superficie d’un demi hectare, close de bâtiments de défense et de murs, était autrefois ceinturée de fossés. Côté sud, un important bâtiment faisant partie des anciennes fortifications subsiste encore. Large de 10 mètres, il s’étend sur 35 mètres de long, avec des murs d’1m d’épaisseur renforcés par des contreforts. Côté cour, ouvrent des lucarnes étroites et seulement des meurtrières sur l’extérieur.
Les salles voûtées, spacieuses, se répartissent sur deux étages; certaines possèdent des cheminées. Dans l’angle sud-ouest, des traces d’arrachement indiquent qu’il existait à cet endroit une tour; ceci est confirmé par l’existence de 2 anciennes portes de communication sans débouché actuel.
Côté Loir, près du pont, l’entrée de cette cour était autrefois protégée par une poterne fortifiée réduite à ce jour à une simple porte cochère.
A quelques mètres en aval, peu connus du public; subsistent les restes d’un fortin. C’est un petit bâtiment carré, d’environ 5m de côté, autrefois percé de meurtrières.
Les murs en pierre ont 1m25 d’épaisseur. La salle du bas est voûtée. Une salle haute la surmontait: elle a été arasée à mi-hauteur. Dans la portion des murs restante sont encastrées d’énormes pierres en saillie destinées à soutenir des hours ou fausses braies.
Dans une note au bas de son manuscrit, maître Rabouin précise: « les hours étaient des ouvrages en planches reposant sur des pierres en saillie des tours avec lesquelles il y avait communication; placés à une certaine distance du sol, ils permettaient d’éloigner l’assaillant parvenu au pied des tours ».
A l’autre extrémité de la cour, dans l’angle sud-est un deuxième accès était protégé par une poterne située dans le prolongement du gros bâtiment fortifié. Sur le pignon à l’est de ce dernier, des traces d’arrachement très visibles révèlent que cette poterne était construite au-dessus d’un passage voûté. Deux tourelles en encorbellement contribuaient à la défense; seules les bases de ces tourelles subsistent à ce jour. Toute la poterne a été détruite à l’exception de quelques pierres d’encorbellement, vestiges d’un ancien mâchicoulis surmontant la porte cochère fortement remaniée à une époque plus récente. Sur la clef de voûte est gravée la date 156X1, soit 1571, le 6 étant inversé droite gauche.
Ce château féodal de Mémillon comprenait une chapelle dont la localisation nous reste inconnue et, vraisemblablement, un colombier: en 1820, un colombier a été détruit, qui comprenait 900 trous de boulins.
Le donjon devait se trouver au centre de la cour car, en décembre 1619, fut signé un contrat « pour desmollir et abattre un logis estant dans le milieu de la basse-cour de Mémillon ».
La Cour de Mémillon comporte d’autres bâtiments à ce jour utilisé. L’un comme atelier et local piscine, l’autre comme demeure privatisée: « L’Orangerie ».
C’est également dans la cour que vous trouverez la piscine de Mémillon, située dans une ancienne porcherie qui a été détruite par les flammes au début des années 1980.
Les incendies et les intempéries ont malheureusement emportés des serres et tout un corps de bâtiment du XVè siècle.
La motte féodale
A 300 mètres en aval du pont de Mémilon se trouvent des vestiges désignés autrefois sous le nom de « Fort-La-Motte ».
En cet endroit, le Loir coule au pied du coteau abrupt de la rive droite qui domine d’une vingtaine de mètres la plaine alluviale. L’ancien point fortifié se trouve dans cette zone inondable entre la rivière distante de 70m et le chemin allant du Gué-Herbault à Mémillon, baptisé à ce jour « Chemin des pêcheurs », sans toutefois inclure le site dont il porte le nom.
Cette implantation devait être similaire à celle de Taillepied , mais d’un rang plus élevé. Établie à proximité du Loir, elle devait être redoutable et bénéficiait d’un système de défense beaucoup plus efficace. Une étude de ce site a été effectuée en 1989 lors du déboisement de la parcelle, actuellement impraticable, envahie de broussailles, ce qui a l’avantage d’en assurer la protection. Il ne s’agissait pas à proprement parer d’une motte mais plutôt d’une maison-forte: le tertre a une forme quadrangulaire de 25 m environ de côté; il est entouré d’un fossé actuellement peu profond, de 3 à 5 m de largeur, relié au Loir.
La plate-forme est de forme carrée, d’environ 15 m de côté, en surélévation d’1 m par rapport au terrain avoisinant.
De cette époque fort lointaine le seul document connu concerne un Ménélaüs qui aurait été seigneur de Mémillon. Ce Ménélaüs (Miles), vers 865 au temps d’Ingelramme, troisième abbé de Bonneval, donna à l’abbaye un fief sis à Lanneray et un autre sis à Mansum-Menelaum où il demeurait. Dans une charte de l’abbaye de 1232, Mémillon est appelé Mesium Milonis.
La Cour de Mémillon Aujourd’hui
Aujourd’hui la Cour de Mémillon abrite encore le vestige du château féodal et un petit jardin à la française.
Jusqu’à la fin du XXè siècle la cour était traversée par une route communale. Pour permettre aux bâtiments de se conserver aussi bien que possible, et pour garantir une quiétude maximale aux hôtes de Mémillon la route communale a été fermée et appartient maintenant à la propriété de Mémillon.